Envie de savoir comment la performance mentale influe sur vos résultats de façon exceptionnelle ou au contraire de manière catastrophique ? Eh bien, tout simplement parce que votre mental amène votre corps à effectuer des actions qui vont engendrer des résultats.
Vous pouvez être excellent à l’entraînement, et pourtant avoir du mal à exprimer tout votre potentiel en compétition. Quelle que soit la façon dont vous vous entraînez, aucun changement et vous commencez à désespérer.
Généralement, cela est dû à votre force mentale. Nous allons donc voir aujourd’hui, comment exploiter vos ressources mentales pour être plus performant en compétition.
Néanmoins avant tout, il serait quand même important de définir ce qu’est la force mentale. Voyons cela immédiatement.
Qu’est-ce que la force mentale ?
En sport, vous entendrez très souvent les gens dire : “il est fort mentalement”. Ce genre de personne a cette capacité de faire le kilomètre supplémentaire alors que les autres ont abandonné.
Des sportifs perçus comme forts mentalement, vont donc pousser et pousser. Ils vont donc se dépasser pour chercher une victoire qui ne se joue qu’au mental.
Si c’est votre cas, alors vous allez être de plus en plus résilient dans l’effort. Chaque être humain a son système de priorité intrinsèque. Et quand vous êtes réellement connecté à cela, vous aurez tout simplement envie de vous dépasser.
En revanche, si vous ne cernez pas bien vos priorités, ce kilomètre supplémentaire vous serait impossible à faire. Vous pourriez par exemple vous laisser submerger par une priorité qui n’est peut-être pas la vôtre.
Pourquoi la force et la performance mentale sont-elles indispensables en sport ?
Vous pourriez croire à priori que la performance mentale et la force mentale sont indispensables dans le sport. Cependant avant tout cela, il y a d’abord l’état d’être. Pourquoi ? Parce que nous sommes des êtres humains, pas des faire humains, pas des avoir humains.
“Parce que je suis, alors je fais et j’ai”. Si dans votre tête, vous avez un état d’être d’excellence, alors votre corps va être amené à faire des actions excellentes. Vous allez ainsi augmenter les probabilités d’obtenir des résultats excellents.
[wptb id=9569]4 raisons de l’importance de la force et de la performance mentale en sport | |
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Éliminer les doutes
Je me rappelle d’une médaillée aux Jeux olympiques. Elle avait l’habitude de se comparer aux autres sportifs de haut niveau. Cela la poussait souvent à se dire :
- lui, il ne doute pas ;
- il est meilleur que moi ;
- il a plus de certitude.
Nous avons travaillé avec elle en appliquant la dépolarisation inversée mise en œuvre par l’Académie de la Haute Performance. Elle a donc pris conscience que douter était finalement naturel.
En effet, chaque être humain a des doutes à des moments donnés. Il y a juste :
- des phases où nous pouvons nous permettre de douter ;
- et des phases où nous ne pouvons pas réellement nous le permettre (car nous n’avons pas d’autres choix que d’aller vers la performance).
Pour sa préparation mentale, nous avons travaillé ensemble en la décomplexant sur le fait de douter avant les compétitions. Ainsi, lorsqu’elle est entrée en compétition, ses doutes avaient disparu. Elle était clairement dans l’action et prête à gagner.
Ainsi, douter entre les compétitions est loin d’être une mauvaise chose. En effet, cela peut vous permettre de vous remettre en question.
En revanche, il n’y a plus de place pour le doute en pleine compétition. Vous allez être dans l’action et donner le meilleur de vous.
Croire en son potentiel
Parfois, votre entourage pourrait vous dire par exemple :
- mais tu as du potentiel ;
- tu pourrais faire mieux ;
- tu as le niveau pour faire mieux.
En tout cas, c’est ce que mes proches me disaient à l’époque. Et finalement, j’étais le seul à ne pas croire à mon potentiel. Ainsi, je n’arrivais jamais à gagner en finale de championnat de France. J’avais déjà perdu le match avant même de le commencer.
C’est le cas par exemple des athlètes qui performent au niveau national, mais ont du mal à l’international. Leur contre-performance est dû au fait :
- qu’ils croient les autres meilleurs ;
- et qu’ils ne croient pas en leur potentiel.
En faisant des dépolarisations inversées, ils vont justement reconnaître leur potentiel et donc s’autoriser à dire : “mais en fait, je peux aller chercher une médaille”.
Nous avons par exemple cette athlète médaillée aux Jeux olympiques de Tokyo. Avant de commencer à travailler ensemble, elle disait : “waouh mais les Jeux olympiques de Tokyo c’est un truc de dingue”.
Faire une médaille était énorme pour elle. En revanche, lorsque nous avons travaillé ensemble et qu’elle a cru en son potentiel, elle a pu se dire : “oui, mais en fait, aller chercher une médaille, je peux et je vais le faire”. C’était donc devenu normal pour elle.
Être réactif à toutes les situations
Lorsque vous êtes connectés et alignés à votre système de priorité intrinsèque, c’est la partie haute du cerveau qui est active. Cette dernière est justement la partie la plus intelligente. Elle est en dehors de toutes les émotions de :
- je ne suis pas assez ;
- je suis assez ;
- je vais gagner ;
- je vais perdre ;
- les autres vont dire quoi si je perds.
Non, cette partie-là n’est pas dans le jugement. Plus vous allez être connecté à ce qui est important pour vous, plus votre objectif sera clair pour vous. Votre cerveau va ainsi en permanence chercher des moyens de parvenir à cet objectif. S’il est réellement important pour vous, alors à ce moment vous allez être inarrêtable.
- en voir les bénéfices ;
- et voir comment ce challenge est en train de le renforcer.
Plus vous êtes connecté à ce qui est réellement important pour vous et plus vous allez devenir réactif à toutes les situations. Vous ne perdrez pas de temps à vous plaindre.
Alors que les autres vont se dire “ah mais qu’est-ce qui m’arrive”, vous vous êtes directement proactif. Vous allez chercher de nouvelles solutions pour atteindre vos objectifs.
Performer
La performance sportive sera au rendez-vous uniquement si :
- vous dégagez le bon état d’être ;
- et que vous êtes au clair avec vos priorités intrinsèques.
- exploiter votre plein potentiel ;
- éliminer vos doutes ;
- et vous débarrasser du regard des autres.
Ainsi, la performance sportive est au rendez-vous :
- lorsque vous êtes débarrassé de tous ces parasites ;
- et que vous êtes connecté à ce qui est réellement important pour vous.
Identifier et évaluer ses habilités mentales
Les aptitudes mentales de base
Il est facile de croire qu’il y a des aptitudes mentales de base à avoir en compétition. En réalité, l’important est plutôt d’être connecté à son système de priorités intrinsèques.
- vous voudrez naturellement être compétiteur ;
- et vous aurez votre force mentale qui va se développer.
Par contre, si ce n’est pas réellement important pour vous, vous ne serez pas bon. Et ce même si vous avez ou assimilez toutes les aptitudes mentales qui existent.
Ainsi, la première question à vous poser est : est-ce que faire de la compétition de haut niveau est réellement primordial pour moi ou alors il y a autre chose de plus important ?
La confiance en soi
Il est important de savoir qu’il y a deux sortes de confiance en soi :
- la conditionnelle ;
- et l’inconditionnelle.
L’inconditionnelle vient de cum et fidance. Étymologiquement, cela signifie croire en soi en l’absence de toute preuve.
La première chose est donc : “je sais qui je suis et je n’ai pas besoin de preuve pour ça”.
Votre identité restera donc intacte. Vos résultats peuvent fluctuer et être bons ou mauvais à un instant T, par contre votre identité sera toujours excellente. Vous allez vous focaliser là-dessus et c’est ainsi que vous pourrez garder votre confiance en vous.
En revanche, la conditionnelle va se construire à partir des victoires que vous aurez. Cela est impossible :
- si ce que vous faites n’est pas intrinsèquement important pour vous ;
- et que vous commencez à avoir beaucoup de défaites.
Si c’est réellement important pour vous à long terme, vous allez donc garder votre confiance et ça va payer. Par contre, si vous enchaînez défaite sur défaite pendant des années, vous allez la perdre. Vous perdez confiance en vous lorsque vous n’êtes pas dans des activités qui sont réellement importantes pour vous.
Les objectifs et l’engagement
Il est important d’être au clair avec son objectif. Dès que c’est le cas, alors votre corps entier va être engagé. Cela est impossible lorsque vous êtes polarisé.
Imaginons que votre rêve est d’être champion du monde. Si vous êtes polarisé, vous n’arriverez pas à le réaliser parce que vous vous dites :
- mais je suis qui pour dire ça ;
- cela ne se fait pas ;
- c’est quand même arrogant de dire ça.
Ainsi, vous vous empêcherez d’être à 100 % dans l’engagement.
Je me rappelle justement quand j’étais sportif de haut niveau. J’étais tout le temps numéro deux en championnat de France. Pourquoi ? Parce que je n’osais pas dire haut et fort mon objectif. J’avais donc un manque de clarté et de conviction.
Au fond de moi, mon rêve était d’aller chercher une place de champion du monde. Mais une autre partie de moi influencée par une priorité extrinsèque m’en empêchait. Elle me poussait à me dire : “non mais tu es qui, ça ne se fait pas, reste humble”.
C’est ce que nous pouvons voir chez bon nombre de sportifs de haut niveau. Puisqu’ils ont une priorité de quelqu’un d’autre qui a été injecté, ils s’empêchent :
- d’être eux-mêmes ;
- d’être au clair avec l’objectif ;
- et d’être engagés dans leur objectif.
La motivation
Contrairement aux autres écoles de préparation mentale, nous parlons plus d’inspiration à l’Académie de la Haute Performance. La motivation peut être définie comme un motif pour se mettre en mouvement.
Lorsque vous cherchez à vous motiver, vous allez vous dire : “il faut que je fasse cet entrainement pour pouvoir gagner”. Vous allez donc chercher à faire les choses pour obtenir un bénéfice ou pour fuir un inconvénient.
C’est le signe que vous êtes en train de vous éloigner de votre système de valeur (de ce qui est réellement important pour vous). Vous avez donc plus de chances d’être contre-productif et même de perdre.
- vous risquez du burn-out ;
- vous risquez de vous blesser ;
- et ce n’est pas réellement fait pour vous.
Quand vous allez passer de la motivation à l’inspiration (c’est-à-dire que vous ne vous minimisez plus face à l’objectif), il vous sera plus simple d’être concentré sur ce qui est réellement important pour vous.
Un sportif professionnel qui vient par exemple à l’Académie de la Haute Performance, devient naturellement inspiré à la fin de sa formation. Il ne cherche donc plus à se motiver.
Si vous avez un préparateur mental qui dans son approche cherche à vous motiver, alors ce n’est pas le bon.
Les qualités psychosomatiques
La gestion du stress
Déjà, il est important de savoir que c’est normal de stresser. N’importe quel préparateur mental vous dira que c’est une réaction tout à fait humaine. A la base, le stress est un instrument de mesure du bois.
Pour revenir à notre sujet, sachez qu’il y a le bon stress et le mauvais stress. Le premier est tout simplement la bonne pression. C’est quand vous êtes connecté entre la peur et l’envie et qu’ils sont au même endroit, présents.
Le mauvais stress c’est lorsque la peur prend le dessus sur l’envie de gagner. Elle vous empêche de gérer vos émotions et de trouver la sérénité nécessaire pour performer.
Mais, comment faire pour gérer son stress ?
Vous allez déjà reconnaître que le stress est bon. Vous stressez ? Vous avez les mains moites ? Votre cœur bat un peu plus vite ? Alors tant mieux car c’est le signe que votre corps se prépare à passer à l’action.
En acceptant que c’est normal de stresser, vous serez beaucoup plus détendu. C’est dans ces conditions que vous allez pouvoir mieux performer.
Le contrôle de la peur
La peur est une des émotions les plus difficiles à gérer. Quand elle vous touche alors vous percevez que ce qui va arriver aura plus d’inconvénients que de bénéfices. À ce moment, vous commencerez à douter. Vous aurez des anxiétés et des émotions qui vous empêcheront d’exprimer votre plein potentiel.
Je me rappelle justement d’une quintuple championne du monde de karaté. Avant les jeux olympiques, elle stressait sérieusement. Elle m’avait dit : “Pierre, mais tu te rends compte, si je ne vais pas aux jeux olympiques, ça va être la catastrophe”.
Elle n’arrivait donc pas à dépasser ce stress.
Quand nous avons travaillé ensemble, elle m’a dit : “Pierre tu te rends compte, ma peur de perdre est aujourd’hui plus forte que mon envie de gagner”. Dans ce genre de situation, le corps n’arrivera plus à s’engager pleinement dans l’action.
Et donc pour l’aider, nous avons vu :
- tous les bénéfices à ne pas aller aux Jeux olympiques ;
- et tous les inconvénients à y aller.
Nous l’avons fait jusqu’à ce :
- qu’elle sorte de l’illusion du gain et de la perte ;
- et qu’elle se recentre sur qui elle devient, c’est-à-dire une sportive de plus en plus complète, de plus en plus excellente.
Et grâce à cela, elle a pu reperfer.
Ainsi, la peur est normale à condition qu’il y ait à la fois de l’envie et de l’excitation. Si vous les avez tous les deux en même temps, c’est que vous êtes au bon endroit. Vous gagnerez en sérénité.
Performance mentale : comment améliorer ses aptitudes ?
[wptb id=9570]Quelques moyens pour améliorer ses aptitudes | |
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La confiance en soi
Améliorer votre confiance en vous revient à peu près à ce que nous avons vu plus haut. Il est déjà important de savoir faire la différence entre la conditionnelle et l’inconditionnelle.
Vous avez toutes les dépolarisations classiques et inversées qui permettent de voir que tout ce que vous jugez ou aimez chez les autres, vous l’avez aussi en vous. C’est justement ce qui vous permet de vous détacher des résultats que vous allez avoir.
Ensuite, il est important de temps en temps de regarder le chemin que vous avez fait depuis un an. Vous allez voir où vous étiez il y a un an et vous notez tous les petits pas que vous avez fait depuis. Vous le faites jusqu’à ce que vous voyez finalement que vous êtes en train de vous améliorer.
La définition des objectifs
Il est vraiment important de définir votre vision, votre objectif. Parlez-en avec votre préparateur mental. S’il a suffisamment de savoir faire en coaching alors il saura vous conseiller à ce sujet.
Faites cependant attention car vos objectifs, vous allez les définir suivant qui vous êtes à un instant T. Ils peuvent donc être amenés à changer avec le temps.
Pouvoir changer de priorités en voyant qu’un objectif n’est plus utile est très avantageux. Il vous sera ainsi plus facile de vous détacher de ce que vous faites. Vous pourrez ainsi vous concentrer sur qui vous êtes en train de devenir à travers vos objectifs.
Vos objectifs sont là pour vous servir, mais pas l’inverse. Ils sont vraiment au service de qui vous êtes en train de devenir. Chaque objectif extérieur est simplement un outil pour devenir un être humain de plus en plus complet.
L’inspiration au lieu de la motivation
A partir d’aujourd’hui, arrêtez de chercher à vous motiver pour votre sport. Changez de préparateur mental s’il essaye de vous motiver car il n’est pas bon.
Le manque de motivation est simplement le symptôme que vous vous éloignez de qui vous êtes. Cherchez plutôt à obtenir plus d’inspiration. Vous verrez que vous serez beaucoup plus :
- heureux ;
- inspiré ;
- et un être humain accompli.
Si ces conditions sont remplies alors la motivation sera simplement au rendez-vous. Vous n’aurez plus besoin d’aller la chercher.
La gestion du stress
Prenez encore une fois conscience que le stress est une des émotions tout à fait naturelle en sport même de haut niveau. Il est là pour vous faire vivre et pour vous faire performer. Le stress n’est pas un ennemi, mais un ami.
Lorsque vous stressez, reconnaissez que c’est votre corps qui est présent pour vous aider à mieux performer.
Le contrôle de la peur
Comme nous l’avons vu plus haut, pensez à voir déjà de quoi vous avez peur. C’est la première étape dans la mise en œuvre de moyens pour pouvoir la contrôler. En effet, la peur est tout simplement une idée.
Commencez donc par identifier de quoi vous avez peur factuellement. C’est peut-être de perdre et d’avoir un mauvais résultat. Par exemple, vous finissez troisième au lieu d’être premier. Et si cela arrive, quels sont concrètement les bénéfices pour vous ?
Je me rappelle d’une athlète qui était remplaçante pour les jeux olympiques de Tokyo. Elle est rentrée sur la dernière compétition. Elle avait peur et disait : “waouh, j’ai peur de me louper”.
Nous avons travaillé ensemble et nous lui avons dit : “au pire du pire du pire du pire, tu rentres dans la compétition, mais au moins tu es rentrée. Et même si tu te loupes, demande-toi quels seront les bénéfices que cela t’apportera pour Paris 2024 ?”.
Elle m’a dit : “voilà je serais vraiment très surboostée pour les trois ans qui arrivent”. Et donc, cela l’a surboostée et finalement, elle est rentrée en lâchant sa peur. Elle est rentrée en compétition avec une envie folle de gagner et a mis des poings à la championne du monde en titre.
L’important n’est donc pas ce que vous faites ou le résultat que vous avez, mais plutôt qui vous devenez. Plus vous allez être centré sur qui vous êtes en train de devenir :
- moins la peur sera importante ;
- et plus l’envie de gagner sera forte.
Références
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pr%C3%A9paration_mentale
https://stress.app/blog/fr/peur-competition/
https://www.liberation.fr/sports/2005/05/23/la-peur-de-gagner-c-est-comme-un-lapsus-qui-dure_520792/