Stratégie de croissance externe : définir et appliquer

Envie de booster le développement de votre entreprise ? La stratégie de croissance externe pourrait être la clé.

Les opérations de croissance externe permettent d’accélérer le développement d’une entreprise, et ce, de façon considérable. Elles restent néanmoins complexes et risquées. D’où l’intérêt :

– d’une bonne préparation ;
– de l’acquisition de compétences clés.

Ce guide vous aidera à comprendre les tenants et les aboutissants d’une bonne stratégie de croissance externe.

Comprendre la différence entre croissance interne et externe

Avant de définir une stratégie de développement, il est important de bien distinguer la croissance interne de la croissance externe.

Chacune implique :

– des choix différents ;
– des conséquences différentes.

Croissance interne

La croissance interne est aussi connue sous l’appellation « croissance organique ». Elle repose sur un développement de l’entreprise qui se fait sans apport externe.

Plus concrètement, l’entreprise aura uniquement recours à ses propres moyens internes :

– d’investissement ;
– d’achat d’équipement ;
– de recrutement.

Une croissance interne se traduit donc par un développement plus lent que celui par croissance externe. En revanche, elle se veut :

– moins risqué ;
– plus stable et plus continue ;
– plus inscrite dans le temps (c’est-à-dire sur le long terme).

Croissance externe

La croissance externe permet d’accélérer le développement de l’entreprise :

– soit en acquérant une autre entreprise ;
– soit en créant des partenariats stratégiques avec d’autres entités.

Cette stratégie permet d’acquérir rapidement :

– des compétences ;
– de l’innovation ;
– des positions sur un marché ;
– des technologies.

Elle est beaucoup plus rapide, mais plus complexe et plus risquée à mener.

À retenir :

Le développement d’une entreprise repose essentiellement sur deux stratégies :

– la croissance interne ;
– la croissance externe.

Le choix dépend de vos objectifs et de vos ressources.

Vous souhaitez miser sur la stratégie de croissance externe ? Dans la prochaine rubrique, découvrez les différentes formes associées à cette technique.

Les différents types de croissance externe

Les opérations de croissance externe peuvent prendre diverses formes, chacune avec des enjeux spécifiques en termes :

– de financement ;
– d’intégration ;
– de création de valeur.

Fusions et acquisitions

La fusion-acquisition avec une autre entité est sans conteste la stratégie de croissance externe la plus courante. Elle consiste en un rachat pur et simple qui soulève naturellement :

– des questions de financement ;
– des enjeux d’intégration et de synergie à anticiper.

Il s’agit ensuite de déterminer comment :

– intégrer les compétences de l’entreprise acquise ;
– fusionner les équipes de collaborateurs ;
– faire converger les cultures d’entreprise pour préserver les savoir-faire.

Dans une logique où 1 + 1 fait plus que 2, les objectifs sont clairs :

– additionner les forces ;
– créer de la valeur.

Prise de participation

Les opérations de fusion-acquisition sont risquées par nature. Il existe ainsi des alternatives plus modérées, comme la prise de participation.

Elle consiste à entrer dans le capital de l’entreprise cible au lieu de l’acheter dans son intégralité. Le but de cette démarche est :

– d’avoir accès à certaines informations stratégiques ;
– de bénéficier de compétences clés ;
– de commencer à construire une forme de partenariat.

Cette option présente plusieurs avantages. Elle :

– est moins risquée sur le plan financier ;
– est facilement réversible (il est toujours plus simple de revendre une participation que de céder une entreprise entière) ;
– permet de faire un premier pas dans une logique de diversification ou d’entrée sur un nouveau marché.

La prise de participation arbore donc une approche progressive. Elle offre la possibilité de :

– construire un plan étape par étape ;
– valider les objectifs avant d’aller plus loin.

Alliances stratégiques

L’alliance stratégique permet de réduire davantage les risques liés à la croissance externe.

Concrètement, elle vise à se rapprocher d’un partenaire sans engager immédiatement des moyens financiers importants (comme dans le cas d’une prise de participation).

Ce type de coopération vous offre l’opportunité :

– d’apprendre à vous connaître ;
– de collaborer autour d’un objectif précis (lancement de produit, entrée sur un nouveau marché, coopération technique…) ;
– de construire progressivement des objectifs communs et un business plan (dans une logique plus prudente et mesurée qu’une acquisition définitive).

Les alliances stratégiques s’avèrent particulièrement pertinentes dans le domaine de l’innovation technique. En effet, elles permettent :

– d’associer différentes briques technologiques détenues par deux entreprises ;
– de créer ensemble une innovation bien plus performante que si chaque entreprise avait travaillé seule.

À retenir :

Il existe différentes manières de concrétiser une stratégie de croissance externe. Chaque approche permet de booster le développement de l’entreprise. Par contre, les risques sont variables en termes :

– d’intégration ;
– d’engagement financier.

Quels sont plus précisément les avantages, les inconvénients et les risques liés aux différentes formes de croissance externe ? Les réponses dans les paragraphes qui suivent !

Avantages, inconvénients et risques

La croissance externe offre de nombreuses opportunités. Cependant, elle implique aussi des contraintes à ne pas négliger.

Ci-après donc les principaux avantages, inconvénients et risques à anticiper.

Opportunités de développement rapide

Le principal avantage de la croissance externe réside dans sa capacité à accélérer significativement le développement de l’entreprise.

Une acquisition représente en effet un bond en :

– chiffre d’affaires ;
– rentabilité.

Un tel choix permet de développer rapidement :

– le commerce sur certains marchés ;
– les positions internationales (en acquérant une entreprise à l’étranger).

Cette stratégie s’avère aussi performante techniquement, notamment par l’acquisition de briques technologiques. Elle permet de transformer et de faire grandir rapidement l’entreprise.

Cependant, cette rapidité comporte des risques. D’où l’intérêt de mener délicatement certaines opérations comme :

– l’intégration des cultures ;
– la collaboration entre les équipes ;
– la réalisation des synergies.

Ces projets peuvent également être coûteux, avec un engagement financier important.

Enjeux financiers et culturels

Il est essentiel de prendre en compte 3 enjeux afin d’assurer le succès d’une opération de croissance externe :

– financier ;
– culturel ;
– stratégique.

Le premier consiste à financer l’acquisition par :

– dette ;
– échange d’actions;
– cash.

Le choix dépend des moyens de l’entreprise.

L’enjeu financier vise aussi à :

– étudier finement le montage financier, un facteur clé de performance ;
– évaluer les risques financiers liés à ce levier ;
– se faire accompagner si nécessaire.

L’enjeu culturel consiste à :

– gérer l’intégration de deux cultures d’entreprise souvent différentes ;
– éviter les frictions, les déceptions ou les départs qui peuvent entraîner une perte de savoir-faire.

Pour ce qui est des enjeux stratégiques, ils permettent :

– d’être clair sur l’objectif du rapprochement ;
– de s’assurer que les synergies sont bien évaluées, pas surestimées ;
– de vérifier la capacité réelle à les mettre en œuvre.

À retenir :

La croissance externe permet un développement rapide. Cependant, elle comporte des risques financiers, culturels et stratégiques importants. Sa réussite repose donc sur :

– sa bonne préparation ;
– son intégration fluide ;
– une vision claire des synergies attendues.

Comment mettre en œuvre une stratégie de croissance externe efficace et sécurisée ? Les réponses dans les paragraphes qui suivent !

Étapes clés pour réussir une expansion externe

La réussite d’une stratégie de croissance externe repose sur un enchaînement d’étapes structurées.

Chaque phase (de la définition du projet à la finalisation) mérite d’être abordée avec méthode pour maximiser les chances de succès.

Définir son projet

La définition du projet constitue une première étape clé pour réussir une opération de croissance externe. Cela consiste à établir le « pourquoi » de l’opération.

Posez-vous alors la question suivante : quels sont les objectifs de développement que vous cherchez à atteindre ? S’agit-il :

– de développement commercial (chiffre d’affaires ou rentabilité) ?
– d’ouverture de nouveaux marchés ?
– de développement des compétences ?
– de positionnement par rapport à la concurrence ?

Il est essentiel :

– d’être très clair sur les objectifs poursuivis et d’identifier les moyens à acquérir pour les atteindre ;
– de fixer un calendrier réaliste ;
– de préciser des indicateurs de succès.

Dans les phases suivantes, vous ne vous laisserez donc plus emporter par les opportunités ou l’enthousiasme du projet.

Pour garder le cap tout au long de l’opération, mieux vaut donc partir d’une vision claire avec des objectifs définis.

Rechercher les cibles

Une fois le projet de croissance externe précisé et le profil de la cible idéale défini, commencez la phase de recherche.

En effet, toutes les opérations n’iront pas au bout. D’où l’intérêt d’identifier plusieurs cibles potentielles.

Cette recherche passe par :

– une déclinaison des objectifs en grille de lecture et d’analyse ;
– une définition claire des critères impératifs et des éléments rédhibitoires.

L’enjeu est d’évaluer les cibles avec rigueur.

Le principal piège : se laisser entraîner par l’opportunisme (par impatience ou par lassitude face à la lenteur du processus).

Ce réflexe peut donc vous pousser à choisir une cible inadéquate ou mal alignée avec vos objectifs initiaux.

Auditer, négocier et finaliser

L’opération de fusion-acquisition demande une grande rigueur à chaque étape. Une fois une cible identifiée, il est essentiel :

– de procéder à un audit en profondeur, sans laisser de zones d’ombre ;
– d’être accompagné pour sécuriser chaque étape.

Un grand nombre de points clés doivent être pris en compte pour éviter les mauvaises surprises après la signature.

La phase de négociation, elle aussi, mérite une attention fine (sans se laisser emporter par l’envie de conclure trop vite).

Les étapes de finalisation marquent le début du véritable travail. Ce moment demande une préparation sérieuse. Le but :

– anticiper le temps nécessaire à l’intégration ;
– élaborer un plan d’intégration dès la phase amont, avant même la clôture.

Sans précipitation, cette séquence critique permet de distinguer les bonnes opportunités des moins pertinentes.

À retenir :

Une expansion externe repose sur une définition claire du projet, notamment :

– des objectifs ;
– des moyens associés.

La réussite de l’opération repose sur :

– une sélection rigoureuse des cibles ;
– un audit approfondi ;
– une négociation ;
– une préparation à l’intégration en amont.

Si besoin, faites-vous accompagner par un expert.

Pour mieux illustrer les stratégies évoquées, découvrez ci-après des cas concrets d’entreprises ayant opté pour la croissance externe.

Exemples d’entreprises ayant choisi la croissance externe

Pour mieux comprendre les enjeux et les formes de la croissance externe, appuyez-vous sur des exemples concrets d’entreprises ayant choisi cette stratégie pour se développer.

Exemple 1

Parmi les entreprises expertes en croissance externe, vous trouverez :

– de grands groupes ;
– des ETI qui se sont construites par build-up (c’est-à-dire par achats successifs de différentes entités).

Parmi les groupes bien connus, il y a l’Oréal ou Saint-Gobain. Ils ont acquis une vraie expertise en fusion-acquisition, à force du nombre d’opérations menées.

Exemple 2

Pour illustrer le concept d’alliance stratégique, il serait intéressant (surtout au vu de l’actualité) de regarder l’alliance Renault-Nissan menée à la fin des années 1990. Elle évolue encore aujourd’hui.

Il s’agit :

– d’un partenariat avec des prises de participation croisées ;
– d’un exemple représentatif des enjeux de culture, d’alignement d’objectifs, de partage et de mise en commun des compétences techniques ;
– d’une alliance pensée à la fois dans une logique de mutualisation des moyens et de respect des spécificités de chaque marque, de leur histoire et de leur position sur les différents marchés mondiaux.

Exemple 3

Le rachat de l’entreprise Altran par Capgemini est un exemple intéressant de fusion-acquisition, dans une logique :

– de renforcement du positionnement ;
– d’élargissement du champ de compétences.

Avec cette opération, Capgemini et Altran ont :

– créé un leader mondial du numérique, des services informatiques, de la data et du cloud ;
– mené un grand plan de transformation ;
– rassemblé deux cultures différentes ;
– harmonisé les offres ;
– structuré un groupe désormais reconnu comme un leader mondial.

À retenir :

Plusieurs grandes entreprises ont construit leur croissance externe par des acquisitions successives, développant ainsi une réelle expertise. Des alliances stratégiques et des rachats emblématiques illustrent les différentes formes de cette croissance rapide et ciblée.

Comment la croissance externe peut-elle faciliter le développement international de l’entreprise ? Tel est le point que nous allons aborder dans la prochaine rubrique.

Comment la croissance externe facilite le développement international ?

Avec l’acquisition d’une autre entreprise, le groupe acquéreur peut très vite développer de nouvelles positions sur des marchés étrangers.

Cela signifie notamment :

– accéder à une activité déjà implantée dans une nouvelle géographie ;
– bénéficier des équipes locales pour soutenir cette activité ;
– disposer d’une offre adaptée à ce marché.

Ainsi, l’acquisition permet d’éviter de franchir directement les barrières culturelles, réglementaires et commerciales. Le fait est que tout est déjà en place. Le développement s’accélère donc en s’appuyant sur :

– une présence ;
– un ancrage existant.

À retenir :

L’acquisition d’une entreprise permet à un groupe de s’implanter rapidement sur de nouveaux marchés étrangers. En effet, elle peut s’appuyer sur une activité, des équipes et une offre déjà établies localement.

Pour être sûr d’atteindre les objectifs fixés, un accompagnement s’avère toujours nécessaire. Les détails dans ce dernier paragraphe !

Accompagnement : pourquoi faire appel à des experts ?

Les stratégies de croissance externe représentent une transformation majeure pour l’entreprise, avec des enjeux financiers importants.

Elles impliquent des opérations complexes qui doivent être menées avec une grande rigueur, en vérifiant et en validant de nombreux points.

Différentes expertises s’avèrent ainsi essentielles pour accompagner l’entreprise dans ces projets :

– la définition du projet, souvent confiée à des consultants en stratégie ;
– le montage et l’optimisation financière, pris en charge par des consultants M&A et des banquiers.

Par la suite, un ensemble de vérifications s’impose. Cela inclut :

– des audits ;
– des due diligences.

Ces derniers portent sur :

– les aspects commerciaux ;
– les risques financiers ;
– la RSE ;
– les aspects juridiques et légaux.

Tout cela représente une multitude de points à contrôler dans un délai souvent restreint.

Il s’avère donc crucial de disposer :

– d’experts performants et impliqués dans le projet ;
– d’experts indépendants et non-parties prenantes, pour un regard neutre et objectif.

Conclusion :

Une stratégie de croissance externe bien maîtrisée permet :

– d’accélérer le développement de l’entreprise ;
– d’accéder à de nouveaux marchés et compétences.

Son succès repose sur :

– une préparation rigoureuse ;
– une évaluation précise des risques ;
– un accompagnement expert.

Le but : transformer efficacement les opportunités en croissance durable.

Foire aux questions

Quels sont les principaux défis d’une stratégie de croissance externe ?

Les défis d’une stratégie de croissance externe sont nombreux. Le plus évident est la clarté du plan stratégique et de ses objectifs. Viennent ensuite d’autres défis, parfois plus cachés comme trouver des cibles adaptées ou gérer les différences culturelles entre les deux entités.

Il y a également la difficulté :

– d’intégrer humainement les équipes ;
– de réaliser des synergies pour que 1 + 1 soit supérieur à 2 ;
– de maîtriser les risques et les coûts cachés éventuels ;
– d’éviter les mauvaises surprises non détectées lors de la due diligence ;
– de respecter les budgets prévus pour les synergies après l’opération.

Ces éléments demandent une attention constante pour assurer le succès global de la stratégie.

Comment évaluer le succès d’une fusion ou d’une acquisition ?

Une fusion ou une acquisition se mesure par la satisfaction des différentes parties prenantes (clients ou en interne). Elles fonctionnent si elles :

– permettent d’atteindre les objectifs définis ;
– permettent de réaliser les synergies anticipées ;
– restent pérenne avec une bonne intégration.

Quelles compétences rechercher chez un expert en accompagnement de croissance externe ?

Un expert en accompagnement à la croissance externe doit avoir :

– une vision stratégique claire ;
– la capacité à formuler le « pourquoi » de l’opération.
– la capacité d’analyse des potentiels et des risques ;
– une prise de recul, lucide et à froid.

Une autre compétence est la capacité à négocier, à formuler une offre à la cible et à la mener jusqu’au bout.

Il y a également les compétences techniques comme :

– les capacités d’analyse et de due diligence ;
– le montage financier.

Ces compétences relèvent de profils différents. Il est donc essentiel de s’entourer d’expertises complémentaires, portées par des intervenants spécialisés.

Quels sont les indicateurs de performance à suivre après une acquisition ?

Les indicateurs de performance à suivre après une acquisition sont :

– les indicateurs financiers classiques de chiffre d’affaires et de rentabilité ;
– la réalisation des synergies (en termes de chiffres et de timing) ;
– l’impact sur les clients (satisfaction, fidélité, turnover…).

Il existe aussi des indicateurs plus internes de :

– fidélisation des talents ;
– satisfaction des collaborateurs.

Ils déterminent si le rapprochement est bien vécu en interne et sera pérenne ou non.

Quels critères considérer lors de la sélection d’une cible pour une acquisition ?

Les critères pour sélectionner la bonne cible dans une acquisition sont :

– la complémentarité stratégique ;
– l’adéquation de la cible avec le profil idéal défini en amont du projet.

L’idéal est aussi de choisir une cible en bonne santé financière, sauf cas particulier. Même sa positionnement concurrentiel doit être solide.

Un autre point est d’évaluer la culture de l’entreprise et sa compatibilité avec le groupe.