S’affranchir du regard des autres

Quel est l’avantage réel de s’affranchir du regard des autres en sport ? S’en libérer permet d’être soi-même en compétition et de performer à son plein potentiel.

L’athlète pourra alors performer dans le bien-être sans crainte de jugement et sans peur de décevoir. Comme dit précédemment, il sera libre d’être lui-même en compétition.

En effet, cette peur génère chez le sportif de nombreux blocages et un plafond de verre. Même si souvent ils sont comme invisibles, inodores, incolores, ces derniers sont pourtant bien présents.

Dans cet article, nous verrons l’importance de se libérer du regard des autres. Avant d’aller plus loin, rappelons rapidement ce qu’est cette peur.

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Qu’est-ce que la peur du regard des autres ?

Il s’agit d’un terme global qui regroupe plusieurs éléments. La peur du regard des autres est celle d’être jugé :

  • nul ;
  • arrogant ;
  • illégitime.

Cependant, cela peut aussi être la peur de décevoir :

  • ses parents ;
  • ses proches ;
  • son coach ;
  • son équipe.

Elle regroupe donc énormément de peurs qui vont empêcher le sportif d’être pleinement lui-même en compétition. Explorons maintenant l’origine de cette crainte du jugement des autres.

Comprendre l’origine de la peur du regard des autres

Pour presque tout le monde, l’origine de toutes ces peurs remonte généralement à l’enfance. Elles ont été ancrées de manière inconsciente et involontaire.

Ces peurs ont été créées dans notre jeune âge sous l’apparence d’injonctions :

  • familiales ;
  • sociétales ;
  • d’un pays.

En France par exemple, la peur d’échouer est très présente alors qu’aux États-Unis, elle n’existe pas. Lorsque les américains tentent quelque chose, échouer est presque un mot inexistant. Chez eux, toute tentative est plutôt valorisée.

En France, quelqu’un qui essaye quelque chose et échoue se verra généralement pointé du doigt par rapport à son échec.

Nous portons donc beaucoup d’importance à ce que pensent les autres. Cela finit par affecter notre performance sur le terrain ou en compétition.

Voyons alors l’impact de la peur du regard des autres en sport.

L’impact de la peur du regard des autres en sport

La relation entre le danger et notre cerveau reptilien

La peur est tout simplement une réaction de notre système le plus :

  • primaire ;
  • ancestral ;
  • essentiel.

Nos craintes sont gérées par notre cerveau reptilien dont le seul but est notre survie. La peur est donc une réaction de celui-ci après qu’il ait identifié un danger dans notre vie.

Pour lui, un danger du regard des autres est aussi impactant qu’un danger de mourir. Cela paraît peut-être un peu excessif, mais il s’agit de la réalité.

Notre cerveau reptilien s’active en priorité dès qu’il a identifié un potentiel danger pour nous :

  • quelles que soient les circonstances ;
  • peu importe le moment donné ;
  • que nous soyons en compétition ou non, etc.
En effet, notre survie est évidemment notre système le plus prioritaire et tout le reste passe après.

Ainsi, arrêtez de penser que l’important est le mental et qu’il suffit :

  • d’avoir de la volonté ;
  • de le vouloir ;
  • de posséder un mental d’acier.

Ce dernier est loin d’être prioritaire, surtout lorsque notre cerveau a identifié un danger dans notre vie. En effet, celui-ci passe en priorité dès qu’un danger se présente.

Faites donc attention lorsque vous ressentez une peur du regard des autres en compétition ou à l’entraînement. Quelle que soit la manière dont elle se présente, elle va toujours prendre le dessus.

En effet, notre cerveau identifie qu’à ce moment-là, nous sommes en danger imminent. Ce système-là va donc s’activer en priorité. Tous les autres systèmes (compétiteurs, physique, etc.) vont alors être régis par rapport à ce danger.

L’impact de la peur en compétition

Vous arriverez parfois en compétition avec certaines peurs non identifiées. Elles sont ancrées en vous depuis votre enfance. Il y a par exemple la peur de :

  • réussir parce que cela est mal vu dans la famille ;
  • décevoir vos parents ;
  • d’échouer puisque vous avez appris qu’il est mauvais d’échouer dans la vie ;
  • d’être arrogant comme vous pensez qu’il faut être humble.

Dans ce cas, ce système de survie passera en priorité et s’activera en compétition pour :

  • vous éviter ce danger-là ;
  • vous en préserver ;
  • faire l’essentiel afin que vous n’y soyez pas confronté.

Cela veut dire que tout votre système limbique va s’activer. Vous allez donc :

  • être désaligné avec vous-même ;
  • avoir du mal à être dans votre plein potentiel ;
  • être uniquement en train de gérer le danger qui se présente à l’instant t.
Votre système cardiaque va s’accélérer et un tas de mécanismes vont se mettre en place. Ils vont vous désaligner de votre plein potentiel.

Vous arrêterez d’être simplement le sportif sur le terrain. En effet, vous serez également en train de gérer un danger. Forcément, vous aurez du mal à être la meilleure version de vous-même sur le terrain.

Une illustration de la peur

La précédente situation est comparable à lorsque vous êtes en train de conduire. Au volant de votre véhicule, votre cerveau s’échappe directement. Vous passez en mode automatique et êtes dans votre plein potentiel de conducteur.

Imaginons maintenant que vous êtes sur une route et qu’un sanglier déboule tout d’un coup. À ce moment, votre système de survie va s’activer automatiquement. Il va prendre le dessus.

Vous ne serez plus juste en train de conduire et de faire votre route. Une peur va s’installer ou émerger et c’est ce que nous appelons le stress. Celui-ci est extrêmement utile même pour nous.

Lorsque vous avez un stress, tout votre système limbique va automatiquement s’activer. Il va vous mettre en état de vigilance pour vous permettre de réagir à ce danger.

Ainsi, vous allez pouvoir freiner et être hyper vigilant aux voitures qui sont derrière. Vous saurez également ce que vous pouvez faire et ce que vous ne pouvez pas faire. Cela vous permet d’éviter le sanglier ou à minima de gérer au mieux ce danger.

Votre système de survie va s’activer en priorité, ce qui va vous faire sortir de :

  • votre conduite automatique ;
  • votre plein potentiel de conducteur.

Une fois que le danger sera évacué, le système de survie va se rééquilibrer. Vous allez vous réaligner avec vous-même en quelques secondes ou en quelques minutes. Ainsi, vous pourrez reprendre votre conduite et être de nouveau le conducteur dans votre plein potentiel.

La peur du regard des autres est donc l’ennemi de la performance. Il est primordial de s’en libérer.

Découvrez quelques stratégies pratiques pour y parvenir dans la section suivante.

Stratégies pour se libérer du regard des autres

Tout le monde peut bien évidemment se tourner vers la préparation mentale ou les techniques de développement personnel comme :

  • la visualisation ;
  • l’hypnose ;
  • la méditation ;
  • la sophrologie, etc.

Tous ces outils sont très intéressants et vont beaucoup vous aider. Cependant, le problème est qu’il s’agit juste d’une gestion de la peur à l’instant t. Vous allez simplement apprendre en amont à gérer les symptômes de votre peur.

Malheureusement, cela est insuffisant pour vous en libérer définitivement. Quelles que soient toutes les techniques que vous utilisez, votre peur sera toujours là.

Vous aurez l’impression qu’il y a une espèce de dualité entre :

  • votre système de survie qui voit qu’il y a un danger et qui veut vous en préserver ;
  • des choses (connaissances) que vous aurez apprises.

Cela est bien, mais reste tout de même insuffisant, car la peur est toujours là.

De plus, essayer de gérer quelque chose veut dire que vous êtes désaligné avec vous-même. À l’instant t dans votre cerveau, il y a :

  • votre système reptilien qui est en train de gérer le danger ;
  • un autre système qui s’active pour essayer de gérer les symptômes dus à la peur et au stress.

Pour gérer tout cela, nous avons alors créé une technique unique et efficace reconnue pour sa rapidité. Il s’agit bien évidemment de la dépolarisation.

Se libérer du regard des autres grâce à la dépolarisation

Avec la dépolarisation, nous viendrons totalement faire tomber la charge émotionnelle liée à cette peur. Ce process permet de faire comprendre au cerveau reptilien qu’il n’y a en réalité aucun danger.

Il s’agit d’ailleurs de la grande différence avec une compréhension mentale. Comprendre mentalement qu’il n’y a pas de danger est très bien, mais cela reste insuffisant.

Prenons l’exemple d’une personne qui a une phobie quelconque. Elle sait qu’il n’y a pas de danger et que c’est juste mental. Toutefois, il est important que son cerveau reptilien le comprenne aussi.

Sans cela, celui-ci continuera :

  • de lui envoyer ces alertes et ce blocage ;
  • d’activer son système de survie à chaque fois que ce danger-là se présente.

À ce moment, la dépolarisation prend tout son sens. Elle est efficace et a toute son utilité. Grâce au process de dépolarisation, nous allons vraiment faire comprendre au cerveau reptilien :

  • qu’il n’y a pas de danger ;
  • que cette situation est positive pour nous.

Elle est bonne pour nous et pour les autres également. En fait, elle est positive pour tout le monde. Il s’agit d’un élément qui nous permet d’évoluer et non d’un danger.

Le but est de se libérer de la peur du regard des autres, que ce soit celle :

  • de décevoir les autres ;
  • d’être vu comme nul ou arrogant ;
  • d’échouer ou de réussir.

Toutes ces peurs-là vont pouvoir être traitées vraiment au cœur de notre machinerie grâce à la dépolarisation. En effet, nous arrêtons de nous adresser au cerveau mental pour passer littéralement à celui le plus :

  • primaire ;
  • ancestral ;
  • essentiel.

Il s’agit du cerveau qui est vraiment à la manœuvre et à la base de tout pour notre survie.

Références

https://www.hbrfrance.fr/…/2019/08/27516-comment-apprendre-a-se-detacher-du-regard-des-autres/

https://www.elle.fr/…/S-affranchir-du-regard-de-l-autre-rencontre-avec-le-philosophe-Alexandre-Jollien-3984579